Le ministère de l’éducation nationale a annoncé le 9 décembre par voie de presse la répartition des postes d’enseignants dans l’éducation nationale. Sans surprise on retrouve les 2 804 créations pour le second degré public prévues par le projet de loi de finance 2016.
Ces annonces, faites une semaine avant le comité technique paritaire, montrent qu’une fois de plus le ministère est plus soucieux de communiquer sur ce qu’il qualifie d’un « effort sans précédent » que de respecter le rôle des instances de concertation …
Sur le fond, si cette dotation en moyens supplémentaires sur le terrain est la plus importante depuis bien longtemps, elle reste néanmoins bien faible au regard des nécessités. Elle s’inscrit dans le cadre d’un budget de l’Education nationale, de 65,7 milliards soit une augmentation de 1,08% par rapport à 2015, le budget du second degré public n’augmentant lui que de 0,8%. Cela relativise « l’effort sans précédent » évoqué ci-dessus !
Dans le second degré public : + 2 805 moyens d’enseignement, + 37 600 élèves
D’une part l’augmentation des effectifs se poursuit à un rythme accéléré : 37 600 élèves supplémentaires sont attendus principalement en lycée où les classes dépassent déjà souvent 35 élèves.
D’autre part, le ministère annonce la création sur deux ans de 4 000 postes supplémentaires pour mettre en place la réforme du collège, mais il n’a toujours pas répondu aux demandes d’un chiffrage précis du bilan du passage des anciennes grilles horaires du collège aux nouvelles. Et pour cause : ce bilan mettrait sans doute en évidence que les moyens spécifiques annoncés pour cette réforme ne seront pas attribués ou qu’ils seront financés par le retrait d’heures d’enseignement (-4,5h en classe de 3ème par exemple) la suppression des classes bilangues, des options latin, langues régionales…et par l’attribution de moyens très limités aux lycées alors que c’est à ce niveau que portera la montée démographique.
Interrogé lors du comité technique ministériel du 16 décembre sur la part des 2 804 emplois destinés à la mise en place de la réforme et sur celle destinée à l’accueil des élèves plus nombreux en lycées, le ministère s’est contenté de répondre que les dotations de collèges seraient « reconduites » …ce qui ne constitue pas une réponse évidemment à l’effectivité de moyens spécifiques dont on nous rebat les oreilles pourtant depuis deux ans.
Même réponse dilatoire concernant l’annonce de 2150 postes d’AED « supplémentaires » pour les établissements de l’éducation prioritaire, alors que le projet de budget ne prévoit le financement que d’un millier de postes d’AED de plus qu’en 2015.
Rappelons qu’aucun poste de CPE n’est créé, ni aucun poste de COPsy. Les quelques emplois supplémentaires de personnels sociaux ou de santé n’ont pas grand-chose à voir avec les annonces ronflantes faites en mars sur le grand plan de mobilisation pour la défense des valeurs de la République.
Enfin, les crédits prévus pour les heures supplémentaires baissent fortement ( -14%) ce qui serait une bonne nouvelle s’ils étaient compensés par des moyens en heures postes, mais ce n’est pas le cas. Cette baisse de crédits, n’est que partiellement compensée par les crédits destinés aux IMP ; elle se traduira donc par des moyens d’enseignement en diminution.
Les premiers échos des académies mettent en évidence ces insuffisances et les établissements qui auront connaissance en janvier de leur dotation horaire en verront la traduction concrète. Ceux de l’éducation prioritaire risquent fort de ne pas être épargnés.
Le SNES-FSU a rappelé sa demande de transparence dans la détermination des moyens nécessaires au fonctionnement des établissements du second degré et, en particulier, dans les collèges. Il interviendra dans toutes les instances pour exiger le retrait de cette réforme du collège et pour que les lycées qui vivent déjà des conditions difficiles de travail des personnels et d’études des élèves ne voient pas de nouvelles dégradations.


Création d’emplois budgétaires au ministère de l’Education nationale budget 2016

4 411 enseignants dans le premier degré public (1 000 stagiaires, 3 411 titulaires)
3 100 enseignants dans le second degré public (591 stagiaires, 2 509 titulaires)
350 AESH, 100 personnels médicaux sociaux
100 personnels administratifs
500 enseignants dans l’enseignement privé

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