Bilan de la mise en place des programmes

Rentrée 2023, un programme de cycle 3 avec toujours de la technologie 

Avec la réforme de la classe de sixième en cette rentrée 2023, le ministère a fait le choix de supprimer la technologie…tout en maintenant des attendus disciplinaires. Le SNES-FSU a dénoncé cet enfumage, et reste très attentif. Il existe une réelle spécificité pour chacune des disciplines, avec des différences fondamentales entre les démarches scientifiques et la démarche de projet développée en technologie.

La partie « SVT » du programme de cycle 3 s’identifie relativement facilement cependant, permettant aux enseignant.e.s de s’emparer de façon disciplinaire de cet enseignement et de ne pas se laisser imposer un quelconque enseignement de type « EIST » mélangeant les trois disciplines.

EIST au cycle 3 : ne rien se laisser imposer !

L’apparition de réels attendus de fin de Cours Moyens et de fin de Sixième facilite le découpage en terme de contenus et de compétences. Mais cela reste assez chargé, avec des ajouts dans certains thèmes.

Cycle 3: les nouveautés dans les programmes de Sciences

La disparition de la référence nationale à l’existence de groupes les a déjà fait disparaître, en un an, dans près d’un quart des établissements (enquête SNES-FSU, juin 2017).

Résultats de l’enquête « les SVT dans la réforme du Collège »

Cycle 4 : le bilan n’est pas non plus satisfaisant

Le caractère excessivement spiralaire du programme a placé les enseignant.e.s dans une très grande difficulté de programmation : risques de redondance des notions abordées, de survol et de découpages excessifs des notions… Les équipes n’ont pas toujours réussi à s’entendre sur des programmations communes au sein d’un même établissement. La continuité du suivi des apprentissages devient problématique pour les élèves qui changent d’établissement. Ce nouveau programme a entraîné une charge de travail importante pour les enseignant.e.s sans bénéfice pour les élèves.

L’ensemble du programme est aussi jugé trop chargé par une très grande majorité d’enseignant.e.s, sentiment accentué par une délimitation beaucoup trop succincte des notions abordées. Des documents d’accompagnement devaient accompagner les programmes pour faciliter leur mise en œuvre : les centaines de pages publiées sur Eduscol, d’objectifs et de qualité très inégaux, ne sont que très peu utilisables – et utilisées – par les enseignant.e.s.

Concernant les conditions d’enseignement, la proportion de groupes à effectifs réduits continue de décroître dans les établissements : seulement près d’une classe sur trois en bénéficie.

L’épreuve de sciences au DNB

La nouvelle épreuve de sciences (comportant des SVT à la session 2017), d’une construction très critiquable, a confirmé nos craintes : aucune connaissance n’y était exigible (et donc évaluée) et le niveau de « compétences » mobilisé correspondait davantage à un milieu de cycle 4, provoquant un fort sentiment de décrédibilisation de la discipline.

Nos propositions

  • Une réécriture en profondeur des programmes est nécessaire.
  • En Sixième, nous demandons un programme de SVT accompagné d’une définition nationale des horaires.
  • Au cycle 4, le découpage du programme en progression annuelle est le seul garant d’une acquisition des notions en vue d’une épreuve de DNB qui ait du sens, et pour une poursuite d’études.

La question récurrente de la lourdeur des programmes interroge : il faut que des choix courageux soient faits pour laisser le temps aux élèves de développer les différentes facettes du raisonnement scientifique plutôt que de tomber dans un encyclopédisme qui incite à un survol, à un saupoudrage des notions et à l’enseignement de pratiques « scientifiques » caricaturales.

Pour tous niveaux, le caractère expérimental des SVT ne pourra s’exprimer que par une définition nationale de groupes à effectifs réduits.

Contact : groupe.svt@snes.edu

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