stagiaires

La réforme des concours voulue par Jean-Michel Blanquer s’applique cette année pour la deuxième fois. Après le trou d’air de l’an dernier, le nombre d’inscriptions aux concours est resté très inférieur au niveau d’avant la réforme, déjà affaibli par des années de dégradation salariale et de sous-recrutement. En 2023, des milliers de postes d’enseignant·es ne seront pas couverts par les concours dans les collèges et les lycées. Dans ces conditions, les lauréat·es devraient être « choyé.es » par le Ministère… on en est loin !

Les futur·es enseignant·es, CPE et Psy-EN stagiaires 2023-2024 viennent d’être affecté·es pour un an dans leur académie de stage ; le ministère leur avait demandé de saisir des vœux du 2 mai au 5 juin. Jusque-là, tout va bien, même si le barème mériterait d’être affiné.

La suite est plus complexe. Pour la quatrième année, en application de la loi de transformation de la fonction publique, les organisations syndicales sont tenues à l’écart de la procédure d’affectation. Refusant de donner suite à notre demande de contrôler, en amont de l’affectation, les modalités de stage de l’ensemble des lauréat·es (mi-temps ou temps plein en responsabilité d’élèves), le ministère a des informations incomplètes et n’affecte pas les stagiaires selon les bonnes modalités de stage. Des stagiaires sont affectés par erreur dans une académie, parfois loin de celle d’origine, à cause d’un problème organisationnel relevant du ministère, et c’est la source d’inégalités de traitement. Cela impose par ailleurs aux rectorats d’affectation une vérification qui intervient parfois après les affectations en établissement, qu’il faut ensuite revoir. En 2022, l’affectation de certains stagiaires a été revue après le 1er septembre ! Le ministère n’en n’a pas tiré leçon.

En plus de l’absence d’anticipation dans la vérification des droits des stagiaires, le défaut majeur de la procédure est son absence complète de transparence. Le Ministère n’indique à aucun stagiaire les éléments retenus pour son barème, ni les points qu’il fallait pour entrer sur les académies demandées et non-obtenues. Depuis les premiers résultats des affectations, le 28 juin, nos syndicats sont saisis par des dizaines, sinon des centaines, de stagiaires qui cherchent à comprendre pourquoi ils et elles sont affecté·es si loin de leurs vœux. Aucun élément tangible ne vient appuyer ces affectations. Aux stagiaires ayant fait une demande de révision, le ministère envoie un courrier type qui leur laisse penser que leur situation, parfois très compliquée sur le plan familial, n’a pas été étudiée. L’an dernier, un stagiaire nous écrivait qu’il avait l’impression d’une loterie. Cette année encore, le Ministère n’a rien entrepris pour rendre les affectations plus transparentes.

Dans ces circonstances, comment espérer recueillir la confiance des futur·es stagiaires, qui en ont tant besoin à la veille de leur entrée dans le métier ? Comment éviter que des dizaines d’entre-eux renoncent au concours dans l’été, aggravant encore la crise de recrutement ?

Défendant les concours nationaux, la FSU et ses syndicats du second degré (SNES, SNUEP et SNEP) dénoncent les conditions d’affectations des stagiaires et font des propositions pour rendre ce mouvement plus fluide et juste. Le Ministère doit communiquer aux stagiaires le barème retenu et les barres des vœux qui n’ont pas été satisfaits, comme cela se fait pour l’affectation des titulaires. En attendant, le SNES, le SNUEP et le SNEP-FSU seront aux côtés des stagiaires tout l’été.

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