C’est le 36e élève à la mi-septembre qui, pour les collègues du lycée de Luynes, a fait déborder le vase… Lors de la prérentrée, ils apprennent, consternés, la disparition des huit emplois en CUI qui amènera un lycée de 1 600 élèves à assurer la surveillance dans l’établissement avec 2,5 AED par jour ! Le lycée ne sera plus à même d’ouvrir l’internat le dimanche soir. Il semble tout aussi illusoire de pérenniser les salles de travail surveillées, comme l’ouverture du foyer des élèves.

Mobilisation

Les sureffectifs des classes combinés à la perte de moyens humains ont déclenché un mouvement inédit dans l’établissement.

Il rassemble tous les corps de métiers de la communauté scolaire, des per­­sonnels TOS à la vie scolaire, en passant par les agents administratifs, tout cela dans une unanimité inconnue jus­qu’alors dans l’établissement.

Le mercredi 20 septembre, c’est donc l’ensemble des personnels de l’établissement qui a débrayé une heure durant en invitant les élèves à prendre place dans la cour de récréation sous l’œil des caméras. Parallèlement, une audience est demandée au rectorat afin d’obtenir des moyens humains pour assurer la sécurité. Les parents d’élèves, informés et associés depuis le début, soutiennent également la mobilisation et ont rejoint l’action.

Tout cela aurait pu être évité. Voilà des années que les autorités connaissent la situation démographique du bassin d’Aix-en-Provence et savent que les quatre lycées existants ne sont pas en mesure d’accueillir le surcroît d’élèves. Tandis que les classes à 36 voire 37 élèves se multiplient dans les établissements de la ville, une colère sourde enfle dans les salles des profs du pays d’Aix.

Des initiatives sont déjà en cours pour coordonner la lutte et accélérer autant que possible la construction, sans cesse différée, d’un nouveau lycée.

Les pouvoirs publics ont fait preuve de fainéantise en n’anticipant pas le gonflement des effectifs mais aussi de cynisme en jetant en pâture les élèves tout en comptant sur le professionnalisme et la bonne volonté des collègues.

Rodolphe Pourrade

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