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En matière de formation professionnelle des jeunes, le nouveau Président veut donner la priorité au développement de l’apprentissage, avec au passage une affectation des ressources financières issues de la taxe réservée aux seuls établissements formant des apprentis.

Les propositions d’Emmanuel Macron prétendent cibler les jeunes sans qualification, avec pour objectif de proposer l’apprentissage pour tous les parcours de formation professionnelle initiale. Le Président prône un effort massif pour ce type de formation, la mutualisation des plateaux techniques des lycées professionnels et des centres de formation d’apprentis, la généralisation des formations sous statut d’apprentis dans les lycées professionnels, le retour au préapprentissage à la fin du collège, avec vérification des savoirs de base « nécessaires » à l’insertion en entreprise.

Détournement de moyens

Le Président voudrait simplifier le système de formation, notamment par le regroupement des différentes aides aux entreprises, et par la fusion des contrats d’apprentissage et de professionnalisation. Ainsi il ferait sauter la frontière entre formation professionnelle initiale et formation continue. Les principes de rémunération des apprentis seraient fixés dans la loi, avec un salaire minimum fonction de l’âge, de l’expérience et de la position dans le cycle de formation.

Mais surtout, la finalité de la taxe d’apprentissage serait revue, les 674 millions d’euros destinés aux écoles, universités et lycées qui proposent uniquement des formations sous statut scolaire seraient redirigés vers les CFA (voir encadré).

Le Président nouvellement élu reprend donc les recettes qui n’ont jamais fait leur preuve en matière de développement de la formation professionnelle initiale des jeunes. Le mirage de l’apprentissage se heurte à la réalité du marché du travail : extrêmement fermé, ségrégatif et qui ne se développe que sur les hauts niveaux de qualification. En dépit de toutes les incitations, le développement de l’apprentissage profite aujourd’hui aux jeunes qui possèdent déjà une qualification professionnelle, il ne peut résoudre la question des jeunes sans qualification, car les entreprises ne sont pas prêtes à leur signer un contrat de travail.

Pourtant, à coup de subventions et d’exonérations, l’apprentissage coûte cher, en moyenne au moins 25 % de plus que la formation sous statut scolaire ou d’étudiant. Même si dans certains secteurs et pour certains jeunes il peut être un moyen efficace d’atteindre un niveau de qualification, avec le sociologue Gilles Moreau, qui travaille depuis des années sur la question, nous dirons « Ceux qui ne jurent que par l’apprentissage ne sont pas sérieux ! ».

Thierry Reygades

Les 2 milliards d’euros de la taxe d’apprentissage
Fraction régionale (51 %) réservée aux formations en apprentissage.
Quota (26 %) dédié aux CFA et sections d’apprentissage.
Barème – ou hors quota (23 %) réservé aux formations hors apprentissage. Cela représentait 674 millions d’euros en 2016.

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