Le SNES a été reçu par Monsieur JARNO, Madame KERNEUR et Monsieur LANGLET de la DGESIP, Monsieur GINSBURGER de la DGESCO.
Le SNES a souhaité aborder les points suivants :
1. les fermetures de classes ;
2. les problèmes posés par APB ;
3. le développement des ATS éco-gestion ;
4. les dispositifs d’accompagnement pour aider à la démocratisation des CPGE ;
5. les problèmes liés aux conventions ;
6. les problèmes posés par la circulaire du 2 juillet 2015 sur l’informatique.

1. Sur les fermetures de classes
Pour la rentrée 2015, le SNES-FSU a dénoncé la tendance à laisser de plus en plus d’initiatives locales aux recteurs ce qui met en péril la cohérence nationale de la carte des CPGE avec l’exemple des académies d’Aix et Poitiers. Le SNES a critiqué la fermeture de grosses structures en deux temps avec l’exemple de Limoges (fermeture d’une grosse PCSI à Gay-Lussac en 2011 pour ouvrir une TB à Raoul Dautry qui est à son tour fermée en 2015 sans que les moyens soient rendus à Gay-Lussac).
La DGESIP estime que rien n’a changé dans le processus des ouvertures et fermetures de classes, les décisions continuent d’être prises par le cabinet de la ministre avec un objectif de cohérence nationale. Le SNES a rappelé que, cette année, toutes les propositions rectorales ont été entérinées par le cabinet, y compris quand il y avait un manque d’anticipation pour les secondes années comme c’est le cas pour le bassin d’Aix. La DGESIP a rappelé le cadre général qui est celui d’une administration déconcentrée avec un recteur responsable sur son territoire, l’autorité politique a jugé que la voie choisie par les recteurs correspondait à celle du ministère.

Pour la rentrée 2016, nous avons fait part des inquiétudes des collègues suite aux rumeurs de fermetures notamment à Aix (lycées L’Empéri et Cézanne). La DGESIP a déclaré qu’avant la Toussaint il était trop tôt pour se prononcer, mais pas de réponse claire écartant toute éventualité de fermeture, l’incertitude demeure donc.
Le SNES a fait remonter les annonces du recteur d’Amiens qui déclarait aux personnels du Lycée La Hotoie qu’il y avait trop de prépas et que l’heure était à la rationalisation, la DGESIP a tenu à dire qu’il n’y avait pas de remise en cause des CPGE au ministère.

2. Les problèmes posés par APB
En lien avec les fermetures de classes, le SNES a dénoncé le fait que le dispositif APB soit devenu une arme d’affirmation des pouvoirs rectoraux comme cela a été le cas à Poitiers. La DGESIP a reconnu des dysfonctionnements dans cette académie qui ne devront pas se reproduire.
Le SNES a demandé plus de transparence dans le fonctionnement d’APB et de comptes rendus des réunions des comités de suivi de ce dispositif. La DGESIP a expliqué qu’il existait un comité de pilotage, un comité d’utilisateurs, des réunions de CSAIO (chef du service académique d’information et d’orientation) au niveau national. Le SNES a fait remarquer que les organisations syndicales n’étaient pas présentes dans ces comités, la DGESIP a alors expliqué que les CTA pouvaient être une instance pour interpeller l’institution sur le fonctionnement d’APB.

3. Le développement des ATS éco-gestion
Le SNES a interpellé le ministère suite aux annonces du doyen de l’inspection d’économie-gestion qui, lors de la CSL du 1er avril, avait annoncé à terme la création d’une quinzaine d’ATS éco-gestion. Il fallait savoir si des moyens allaient être débloqués pour ces créations ou si, comme à Poitiers, cela impliquerait la fermeture de grosses structures.
La réponse de la DGESIP a été claire : l’annonce faite par l’inspecteur n’engage pas le ministère qui ne s’est pas fixé comme objectif la création de cette quinzaine d’ATS. La DGESIP a tenu également à dire que ce qui s’est passé à Poitiers sur cette question de l’ATS éco-gestion ne doit être interprété ni comme le reflet d’une politique nationale, ni comme une volonté de rééquilibrer les fermetures locales et conjoncturelles. Il n’y a pas d’ouverture programmée.

4. Les dispositifs d’accompagnement pour aider à la démocratisation des CPGE
Le SNES a demandé un nouveau bilan des dispositifs qui visent à accompagner la démocratisation des CPGE, comme « les cordées de la réussite » ou la mesure des 10% des meilleurs bacheliers. Ces bilans sont nécessaires pour faire l’évaluation de l’efficacité de ces dispositifs.
La DGESIP estime qu’il est difficile d’évaluer l’impact de ces dispositifs qui ne doivent pas faire oublier que l’élément le plus important est d’abord et avant tout le travail réalisé sur l’orientation des élèves par les professeurs et les conseillers d’orientation, notamment dans le cadre du PIIODMEP et des conseils anticipés de Première.
Le SNES a souhaité connaître les mesures concrètes d’application du dispositif des 10% meilleurs bacheliers mais il n’y avait de spécialiste présent à cette audience. La DGESIP a juste rappelé l’objectif de la mesure : garantir des places réservées aux meilleurs élèves y compris ceux des lycées qui peuvent avoir une mauvaise image ou qui font de l’autocensure ; il s’agirait d’une sorte de repêchage qui aura des conséquences certainement marginales mais dont l’effet espéré est surtout symbolique.

5. Les problèmes liés aux conventions
Le SNES a rappelé l’importance de la sécurisation des parcours mais aussi ses critiques au caractère obligatoire de la double inscription qui va engendrer des problèmes dans les établissements avec, certainement, des étudiants des filières scientifiques et commerciales qui ne vont pas s’inscrire à l’Université.
Le SNES a fait remonter la colère des collègues qui, la plupart du temps, n’ont pas pu discuter les textes des conventions proposés en CA, qui ont reçu des pressions des proviseurs pour que les conventions soient adoptées « parce ce que c’est la loi » sans pouvoir les amender. La DGESIP a expliqué que les conventions devaient être étudiées dans les différentes instances, en particulier, en conseil pédagogique lorsqu’il y avait des points concernant des aspects pédagogiques inscrits dans celles-ci, avant d’être votées.
Le SNES a souhaité avoir une clarification sur la notion de frais réduits que le rectorat de Toulouse considère illégaux. Là encore, pas de réponse claire ; il faudrait attendre la parution du décret qui, comme chaque année au mois d’août, récapitule les frais d’inscriptions à l’Université. Le SNES indique que dans ce décret, des frais réduits sont prévus mais nous n’avons pas pu savoir si les élèves de CPGE pouvaient rentrer dans ce cadre légal des frais réduits.
Le SNES a rappelé qu’il s’opposait aux reversements aux lycées, La DGESIP a expliqué que le ministère n’avait pas de position nationale sur cette question, laissant l’initiative au niveau local.

6. Les problèmes posés par la circulaire du 2 juillet 2015 sur l’informatique
Cette circulaire est une reprise d’un courrier envoyé le 2 juillet 2014 aux recteurs et resté sans effet.
Pour le SNES, cette circulaire marque un recul car elle entérine cet enseignement en HSA et tend vers son éclatement entre plusieurs professeurs.
Le SNES rappelle que l’enseignement de l’informatique doit être prioritairement enseigné par des professeurs nommés afin de prendre en charge cet enseignement. Le SNES demande la création de postes en nombre suffisant pour rendre cet enseignement possible dans des conditions sereines.
Le SNES a attiré l’attention de la DGESIP sur le problème qui est posé par l’annulation de la note 95-251 comprise par la circulaire. La DGESIP s’est rendu compte trop tard du problème et va réécrire la circulaire en reprenant les quelques éléments de cadrage contenus dans l’instruction 95-251.

En conclusion, si l’audience a permis au SNES-FSU d’interpeller le ministère sur de nombreux problèmes d’actualité concernant les CPGE, la DGESIP a apporté bien peu de réponses et d’engagements. La vigilance s’impose, notamment sur les fermetures de classe. Il est important de tenir informé le SNES au niveau local, académique et national.

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