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Les retours des académies confirment les prévisions du SNES-FSU. Les suppressions de postes actées dans le second degré seront effectives à la rentrée prochaine ; les rectorats opèrent des saignées dans les DHG de lycées et siphonnent la marge d’autonomie des collèges pour pouvoir organiser les regroupements en français et en mathématiques au collège.

Le dispositif soutien/approfondissement n’a pas fait ses preuves cette année quant à l’efficacité des regroupements de niveau (dénoncés par la recherche). Il a déjà contraint fortement les emplois du temps. Il disparait aussitôt comme la plupart des dispositifs précédents (EPI, IDD…) entrainant une suppression d’heures d’enseignement à la clé : la technologie pour les élèves de Sixième qui n’auront plus droit qu’à 25 heures.

La création d’un regroupement supplémentaire par rapport au nombre de classes en français nécessiterait 4,5 heures de marge et autant pour les mathématiques en Sixième (en Cinquième, c’est respectivement 4,5 et 3,5 heures). Un collège avec 8 divisions en Sixième et Cinquième aurait donc besoin d’un apport de 34 heures hebdomadaire pour aligner deux barrettes de 5 groupes pour 4 classes. Sans apport de moyens suffisants par le rectorat, une très grande partie de la marge devrait y être réservée.

À ce jour, aucun texte réglementaire n’est publié. À l’heure où se construisent les tableaux de répartition des moyens disciplinaires (TRMD), les dispositifs du « choc des savoirs » annoncés n’ont pas encore d’existence officielle. Certains personnels de direction proposent des répartitions organisant les regroupements de niveau et d’autres s’en tiennent aux textes actuellement règlementaires en maintenant les seuls groupes de soutien et d’approfondissement en français et mathématiques. Le SNES-FSU invite les élu·es au CA à s’opposer à la réforme par un vote contre les TRMD non règlementaires et propose une motion pour prévenir la communauté éducative de ses dangers. (voir plus bas : Combattre la réforme au CA et dans la rue !)

Langues et cultures antiques (LCA), chorale, dédoublements, bilangue, options… que vont-ils devenir ?

Ce sont les dispositifs et enseignements financés par la marge qui risquent d’être supprimés selon la sensibilité des personnels de direction. Nous avons déjà de nombreux retours d’établissement : les sciences, mais pas seulement, se voient privées de dédoublements, certain·es chef·fes d’établissement vont jusqu’à remettre en cause les groupes de LCA en tout ou partie (surtout le grec), les chorales disparaissent… Aucun dispositif ou enseignement n’est à l’abri : certaines directions prévoient de sacrifier des classes bilangues, des enseignements de LV2 allemand pour récupérer des moyens finançant les groupes de niveau. Cette situation empirerait dans un an si ces regroupements en français et mathématiques étaient étendus en Quatrième et en Troisième.

Des emplois du temps très contraints…

La mise en barrette des cours de français et de mathématiques conduirait à une complexification de la conception des emplois du temps car les professeur·es de ces disciplines devraient systématiquement faire cours en même temps. Des personnels de direction annoncent déjà que ces professeur·es devront faire des vœux d’emploi du temps communs ; beaucoup d’autres font savoir aux équipes qu’ils et elles ne pourront plus tenir compte des vœux des professeur·es. Les contraintes induites sur les emplois du temps vont être extrêmes et c’est l’ensemble des collègues qui va être impacté en fonction de ces alignements.

Après des années d’assèchement des moyens d’enseignement, cette réforme achèverait d’atrophier le collège autour de ce que certain·es dénomment les « savoirs fondamentaux ». C’est inacceptable ! Ce qui est fondamental, c’est de se mobiliser massivement le 6 février pour défendre une autre conception du collège et contrecarrer cette réforme. Il est encore temps !

Combattre la réforme au CA et dans la rue !

  • Le SNES-FSU, avec la CGT éduc’action et Sud éducation, appellent à la grève le 6 février. Après la mobilisation massive du jeudi 1er février, il est essentiel de continuer à mettre la pression, d’exprimer un refus net de la réforme juste avant que la première salve des textes « Choc des savoirs » ne passe devant le Conseil supérieur de l’Éducation. Pour le retrait immédiat et total de cette réforme inégalitaire et dévastatrice pour les élèves comme pour les personnels, mobilisons-nous le 6 février !
  • Au CA, le SNES-FSU recommande de s’opposer à la réforme par un vote contre les TRMD non règlementaires, c’est-à-dire intégrant les regroupements de niveau et la suppression de la 26 heure hebdomadaire en Sixième. Il propose une motion pour prévenir la communauté éducative de ses dangers. Il conseille, dans la mesure du possible, de combiner cette motion avec une contre-proposition de TRMD fondée sur les besoins définis par les équipes et sur les textes réglementaires actuels.
  • Le SNES-FSU invite à lancer des actions d’information à destination des parents. Pour concevoir des tracts, vous pouvez vous appuyer sur un exemple de courrier explicatif (téléchargeable ci-dessous), sur le tract énumérant les impacts qu’aurait la réforme sur les élèves (une version mise à jour et plus courte est téléchargeable ci-dessous), sur un exemple de liste (ci-dessous également) des pertes à court ou moyen termes à adapter à la réalité de votre établissement.
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