La DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, organe statistique de l’Éducation Nationale) a publié la 4e édition de l’Europe de l’Éducation en chiffres. Les informations qui ont été reprises dans les médias mettent en avant que les classes françaises sont les plus chargées et que les professeur.e.s français.e.s sont parmi celles et ceux qui font le plus d’heures devant élèves et ont la rémunération la plus faible. C’est particulièrement le cas en collège.

En collège, les classes les plus chargées de l’Union Européenne

Alors que le ministère continue à supprimer des postes, notamment via la suppression de la technologie en sixième, et bien que les personnels et le SNES-FSU dénoncent depuis des années des effectifs par classe qui explosent, les chiffres sont criants : les collèges Français, avec les Espagnols, sont ceux d’Europe qui fonctionnent avec plus de 25 élèves par classe en moyenne. La moyenne en Union Européenne est de 21 élèves par classe.

Les professeur.e.s français.es enseignent beaucoup d’heures devant élèves.

En plus d’avoir des classes surchargées, les professeur.e.s français.e.s sont aussi parmi ceux qui comptent annuellement le plus d’heures devant élèves. De plus, il faut ajouter à ce temps d’enseignement statutaire, les heures de travail « invisibles » (préparation, correction, accompagnement, logistique…) mais aussi les heures supplémentaires

Réglementation du temps de travail des enseignant.e. en collège, selon les textes officiels, secteur public en 2020-2021, en h/an D’après OCDE, Regards sur l’éducation 2022, tableaux D4.1 et D4.2
Lettonie768
Luxembourg739
France720
Danemark690
Allemagne641
République Tchèque630
Italie608
Finlande595
Pologne489

Par ailleurs, d’après « Regards sur l’éducation 2021 de la DEPP », « dans les pays et économies de l’OCDE, le temps annuel d’instruction obligatoire s’élève en moyenne […] à 923 heures dans le premier cycle de l’enseignement secondaire. » En France, les élèves sont à peine au-dessus de cette moyenne avec 936h (26h*36 semaines).

Des effets sur les pratiques.

Les conditions de travail dégradées en collège (couplées à des programmes surchargés, la multiplication des certifications et la hausse des préconisations pédagogiques) ne sont pas sans effet sur les pratiques.

Les professeur.e.s français courent après le temps, et ce rythme laisse peu de possibilités pour collaborer avec d’autres collègues (une fois par mois en moyenne pour 20 % d’entre eux contre 40 % en moyenne en Union Européenne), de participer aux réunions d’équipe, de prendre le temps de laisser les élèves s’autoévaluer… En France, les professeur.e.s suivent également moins d’activités de développement professionnel, de formation notamment.

Ce qu’exige le SNES-FSU

A l’issue de son colloque, la SNES-FSU a lancé un appel pour rappeler ses mandats pour le collège.

Il faut impérativement diminuer le nombre d’élèves par classe, avoir une équipe pluri-professionnelle complète dans chaque établissement, avoir des moyens pour les dédoublements, libérer du temps pour travailler en équipe.

Bien évidemment, le chantier d’une juste reconnaissance financière du travail reste au cœur du combat du SNES-FSU. Le Pacte proposé est inacceptable : travailler plus pour gagner un peu plus, ce n’est aucun cas une revalorisation et d’autant plus si cela se fait au détriment du statut !

Il serait bon de que le ministère profite de la baisse démographique annoncée en collège non pas pour poursuivre sa politique d’austérité mais pour donner des moyens afin que la France ne soit plus à la traîne du reste de l’Europe dans son investissement pour ses élèves.

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