C’est à l’initiative des organisations françaises affiliées à Eurocadres (CFDT, CGT-UGICT, FO, CFTC, UNSA et SNES-FSU) qu’un colloque européen sur l’impact de la numérisation a été organisé en octobre à Paris.

Les débats animés par des militants syndicaux européens reposaient sur le programme de la Commission européenne. Ils ont permis de développer l’analyse syndicale de l’impact de la diffusion massive de nouveaux outils numérisés.

Nous assistons à une troisième révolution industrielle qui a déjà changé profondément nos façons de travailler. Elle n’affecte pas seulement le travail « mécanique » ou peu qualifié, mais touche également des emplois qui étaient réservés aux cadres. Ainsi le conseil financier, légal ou même médical peut être actuellement automatisé, de même que des traductions en ligne et le management à distance. L’impact sur le marché du travail s’exerce via deux domaines : les robots et un modèle économique appelé « la foule ».

Pertes conséquentes d’emplois

Les robots, capables de réaliser des tâches non routinières, cognitives ou manuelles, se substituent aux emplois ou les complètent. Les salariés risquent d’être dépossédés de leur qualification, de leur travail, et réduits à obéir à un algorithme ou un robot. Un nouvel enjeu apparaît : « apprendre à ne pas désapprendre ».

« La foule » est fondé sur les plates-formes numériques aux frontières floues où les travailleurs accomplissent des tâches sans contrat de travail. Elles sont collaboratives (Wikipédia, Streetbank), de service numérique (Uber, Airbnb, Facebook) ou de sous-traitance en ligne (Cloudfactory, ­Foulefactory).

Ce n’est pas la plate-forme en elle-même qui crée de la valeur mais l’action des membres connectés. Ainsi les participants annoncent la disparition de près de 50 % de tous les emplois dans les 20 ans à venir !

La donnée à caractère personnel est le cœur de la valeur économique. Elle crée une énorme asymétrie : les acteurs du numérique savent beaucoup sur nous mais nous quasi rien sur eux. La formation est une solution pour mieux maîtriser la situation et ne pas céder au mythe du travail libéré qui est un leurre et conduit à une autre forme d’aliénation des travailleurs.

Guy Friadt

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