140 000 jeunes quittent chaque année le système éducatif sans diplôme autre que le brevet, ils sont 620 000 jeunes entre 16 et 25 ans à être en difficulté pour une insertion professionnelle faute de qualification.

Face à ce constat, la ministre de l’Éducation nationale a lancé le 21 novembre un nouveau plan de lutte contre le décrochage scolaire. Ce plan s’articule autour de trois axes :

Tous mobilisés contre le décrochage, qui demanderait une action quotidienne de tous les acteurs, une meilleure implication des parents dans la vie des établissements, une « semaine de la persévérance scolaire » organisée dans chaque académie et la mise en place d’un numéro vert.

Faire le choix de la prévention, en formant spécifiquement les enseignants, en construisant des réponses individualisées, en développant des alliances avec des partenaires extérieurs et en mettant en oeuvre les potentialités du numérique.

Une nouvelle chance pour se qualifier, par une modularité des formations permettant des certifications partielles, par la mise en place de structures de remédiation et par la mise en oeuvre du droit au retour en formation initiale pour les jeunes sans qualification.

Si l’ensemble du plan peut sembler intéressant, il est regrettable que lorsqu’on entre dans le détail des mesures, aucun moyen spécifique ne semble prévu. À titre d’exemple le « droit de retour en formation » ne pourra s’exercer que dans les formations où il existe des places vacantes en CAP ou bac pro.

DES FINANCEMENTS AU CONDITIONNEL

D’autre part, les dispositifs d’accompagnement, qui mettent différents acteurs en responsabilité (CO-Psy, MLDS, missions locales, Pôle emploi…) semblent bien peu respecter les missions et les statuts des personnels au risque d’introduire de grandes confusions notamment entre les différentes structures contribuant au SPRO. Dans l’annonce, la ministre indique que les financements reposeraient sur une forte sollicitation des fonds européens (pour 50 M€) et sur les économies attendues par la mise en oeuvre du plan (un décrocheur « coûterait » 230 000 € tout au long de sa vie).

Au passage, la ministre lancerait « une étude d’opportunité sur l’allongement de la scolarité à 18 ans »… Chiche !

Thierry Reygades

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