Quand la ministre de l’Enseignement supérieur annonce une réforme d’ampleur des affectations post-bac pour la fin octobre, le ministre de l’Éducation nationale prévoit en écho le démarrage d’une concertation afin de disposer au début de l’année 2018 de conclusions pour une réforme du baccalauréat.

Discussions autour des prérequis pour l’une, transformation du baccalauréat pour une « évolution progressive du lycée » pour l’autre, le programme de la rentrée est chargé !
Les ministres rivalisent de propositions qui laissent entrevoir une mutation profonde de l’organisation des enseignements et des examens au lycée, l’ensemble étant associé de fait à la fin du principe de libre-choix de la formation universitaire. Faute de places et pour éviter le tirage au sort, les universités auraient dès l’année prochaine la possibilité de préciser les prérequis nécessaires à l’inscription.

Le masque de la sélection

Même si la ministre de l’Enseignement supérieur dit se refuser à toute sélection brutale, ces prérequis risquent fort de ressembler à la définition de profils suffisamment étroits pour exclure une partie non négligeable de bacheliers.
Quelques universités ont pu proposer une entrée de droit pour certains types de baccalauréat ou bien une admission sur dossier. Les autres ont évoqué un bonus attribué en fonction des options ou spécialités suivies au lycée, voire la prise en compte des activités extra­scolaires, de la motivation et du projet professionnel. Par ailleurs, il est d’ores et déjà prévu de travailler à l’orientation des bacheliers technologiques et professionnels sous l’angle du développement des filières courtes et de l’apprentissage. Sous la bannière du pragmatisme se cacherait donc la sélection.

Nouveau cadre

En parallèle, le ministre de l’Éducation nationale voit un baccalauréat réformé pour 2021 dans l’optique d’un gain de temps au mois de juin ainsi qu’un lycée repensé avec une offre d’options mutualisées entre établissements, et éventuellement l’Université, le tout articulé à des adaptations de programmes. C’est dans ce nouveau cadre qu’il faudrait désormais envisager les nouvelles modalités d’orientation post-bac bien proches de la gestion de flux sous couvert d’individualisation des parcours… Le lycéen serait libre de choisir mais pas trop…

Claire Guéville

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