Difficile de démêler le vrai du faux dans l’avalanche de petites phrases et de rumeurs concernant le lycée, le baccalauréat et l’entrée dans l’enseignement supérieur.

Les tenants d’une ligne dure et sélective voudraient confier les formations professionnelles initiales (CAP, bac pro, BTS…) aux collectivités territoriales, pour les développer en apprentissage. Les jeunes concernés, le tiers d’une génération, seraient ainsi formés au plus près des besoins économiques locaux, gage d’employabilité directement à la sortie du baccalauréat. Ce scénario repose sur un fantasme : l’apprentissage pré-bac est actuellement en perte de vitesse, les patrons préférant investir sur des jeunes plus âgés et dont la formation initiale est plus avancée. Pour ceux-là, l’éducation est perçue comme une charge et non comme un investissement. La formation tout au long de la vie est théorisée comme pouvant pallier les lacunes d’une formation initiale au rabais.

D’autres voudraient doter chaque élève, dès la fin du collège, d’un livret personnel. Y seraient enregistrés ses compétences, potentialités et autres talents, au vu desquels serait construite son orientation. L’accès au supérieur prendrait l’allure d’un recrutement basé sur l’examen du livret et de prérequis définis par chaque formation. L’entrée en formation pourrait être assortie d’un engagement à suivre tel ou tel module de remédiation ou de mise à niveau.

Formation initiale de qualité

Pour le SNES et la FSU, le baccalauréat doit permettre l’accès à l’enseignement supérieur. Améliorer le travail sur l’orientation est nécessaire, mais il est illusoire d’espérer canaliser des adolescents sur des voies de formation dès la Seconde. Seule une formation initiale de qualité, dans les lycées, permet de réussir dans le supérieur, et d’être en mesure de profiter de la formation tout au long de la vie. La question la plus urgente est celle d’offrir aux bacheliers des formations supérieures diversifiées (université, STS, CPGE…) et d’améliorer les conditions d’accueil dans les licences, qui sont trop pauvrement dotées pour répondre aux besoins des bacheliers.

Valérie Sipahimalani

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