La réalité du terrain témoigne des effets catastrophiques de la réforme Blanquer.

Les lycées de l’académie de Montpellier subissent, comme partout, les premières conséquences délétères de la mise en place de la réforme du lycée : emplois du temps morcelés, groupe classe dynamitée, équipes pléthoriques en Première générale, fin programmée des options en leur assignant des créneaux horaires ingérables pour les élèves… Dans un lycée de Montpellier avec nombreuses sections internationales, les treize classes de Première générale ont 37 élèves, et entre 70 et 80 profs ! Dans un autre, à Nîmes, chaque groupe de spécialité comporte des élèves venant de neuf à treize classes différentes… On imagine mal la réunion d’un conseil de classe complet, pourtant indispensable pour avoir une vision globale et équilibrée de chaque élève !

Spécialité en réseaux

Après la toile denim et la brandade, Nîmes s’essaie à la mutualisation des enseignements de spécialités (EDS), via son réseau de six lycées, bon petit soldat des préconisations ministérielles. Pour de piètres résultats : suite à des contraintes d’emplois du temps entre les établissements, les deux créneaux de 2 heures initialement prévus pour ces EDS mutualisés seront réduits à un, le mardi de 8 heures à 12 heures ! Des élèves, refusés dans une spécialité mutualisée dans le public, se sont vu proposer l’EDS… dans le privé, ceci pour la modique somme de 1 100 € pour l’année ! Quant aux transports nécessaires au déplacement des élèves, ils ne sont évidemment pas prévus… Autre incongruité : des élèves en spécialité NSI mutualisée ont bénéficié de l’ordinateur gratuit de la Région, d’autres inscrits dans un établissement non labellisé « numérique », non !

Tous ces « détails » pédagogiques, pratiques, financiers, le SNES-FSU les avait anticipés et en avait alerté la rectrice. Mais comme sur de nombreux sujets, la réalité du terrain, le quotidien des élèves et des personnels ne sont pas la priorité de notre administration, plus occupée à vendre un produit idéologique qu’à préparer sérieusement l’avenir des élèves !

Bertrand Humeau

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