La fiche de dialogue sera donc désormais informatisée. Les familles devront ensuite utiliser les téléservices « Affectation » puis « Inscription » concernant l’inscription à l’entrée au lycée.

Cette informatisation, sous couvert de simplification, se fait dans l’urgence et l’impréparation.

L’expérience du fiasco de la dématérialisation des demandes de bourses n’est pas prise en compte. Depuis 2018, les demandes de bourses ne se font plus sur un support papier mais les parents doivent faire leur demande en ligne. La procédure d’inscription s’est révélée souvent complexe pour les familles les plus éloignées de l’informatique et de la langue française.

Le travail des personnels administratifs s’est trouvé considérablement complexifié, les personnels contactant individuellement et s’assurant (par papier !) que les parents avaient bien fait la demande. Au lieu d’en tirer un bilan, le ministère étend la dématérialisation à marche forcée.

L’ensemble des procédures (orientation-affectation-inscription) doivent passer par Téléservice d’ici à 2022. Prévenue début Janvier 2020, la communauté éducative a été surprise. Les établissements, doivent désormais ré-inventer des procédures sans avoir accès au site fonctionnel.

Cette évolution pose deux problèmes majeurs :
→ Les enfants issus de familles utilisant couramment des procédures informatisées seront particulièrement bien suivis tandis que d’autres dont la famille maîtrise peu la langue française ou l’utilisation d’internet pour des tâches administratives se retrouveront en situation de difficulté.
→ Les professeurs principaux et les secrétaires, qui fournissaient auparavant un intense travail dans les procédures d’orientation, devront dorénavant doubler d’attention quant aux vœux émis dans l’intimité des familles, sachant qu’ils peuvent être modifiés à tout instant. Une fois de plus leur charge de travail sera augmentée (temps de veille informatique et de communications avec les familles).

Sous couvert de modernité, les familles souffrant de la fracture numérique la verront s’élargir se s encore se creuser. Même si, de façon exceptionnelle, les notes de service émanant des rectorats prévoient qu’une fiche de dialogue papier est encore utilisable, il est à craindre que cette procédure accentue les inégalités et augmentent notre charge de travail.

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