Pour la première fois, un tribunal administratif, saisi par l’UNEF, vient d’enjoindre l’université des Antilles de publier le détail de ses critères de classement dans un délai d’un mois, sous astreinte de 100 euros par jour de retard.

Cette victoire juridique fait date car, à ce jour, le ministère de l’Enseignement supérieur continue d’ignorer tous les appels à la publication des algorithmes locaux, confondant volontairement critères de classement et secret des délibérations de jury.

Les algorithmes locaux en question

Dans un récent rapport, le comité éthique et scientifique, installé dans le cadre de la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE), reconnaît l’existence de « procédures locales » (sic) pour le classement des candidatures. Il souligne par ailleurs que la loi prévoit la possibilité de communication des critères locauxde classement dès la fermeture du serveur, tout en s’inquiétant du rôle que pourrait jouer la prise en compte du lycée d’origine dans le cadre du nouveau bac avec des épreuves organisées localement.

Dès l’année dernière, des élus locaux de Seine-Saint-Denis, le sénateur Pierre Ouzoulias, les fédérations de parents d’élèves et les syndicats étudiants ont multiplié les procédures sur le sujet. Le Défenseur des droits vient de leur donner raison et demande à ce que les candidats disposent de l’ensemble des informations relatives aux modalités de traitement des candidatures au moment de la formulation des vœux.

Spécialités et « attendus »

La demande de transparence est d’autant plus vive que la réforme du lycée impose aux élèves de Seconde de choisir des enseignements de spécialité, déterminants pour la sélection post-bac. De nombreuses formations supérieures établissent des correspondances entre les attendus officiels et les spécialités recommandées, critères pour l’instant officieux.

L’application de l’ONISEP, Horizons 2021, invite aussi clairement à choisir ses enseignements en fonction de son projet d’études post-bac. Un élève de Seconde devrait choisir ses enseignements pour la Première selon ses goûts, rabâche pourtant au même moment la communication ministérielle. Qui croire ?

Claire Guéville

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