rentrée 2020 en lycée - réforme

On retrouve en cette rentrée les mêmes errements ministériels que l’année passée, auxquels s’ajoutent les incertitudes de la crise sanitaire. Condamnés à préparer des cours sans connaître précisément le temps alloué pour traiter les programmes, les enseignants sont confrontés à la réalité de groupes aux effectifs pléthoriques avec des élèves rassemblés au gré des choix individuels d’enseignements.

Un lycée déboussolé

Comment traiter des programmes aussi lourds en un temps si contraint par l’échéance de l’examen en mars ?Comment préparer au grand oral alors que rien ne vient en préciser les modalités au-delà du cadrage général préconisé par la note de service du13 février 2020 ? Dans certaines académies, l’inspection encourage les enseignants à présenter dès maintenant aux élèves un plan de formation sur l’année, mais, dans le détail, toutes les réponses restent floues.

Un lycée peau de chagrin

À l’instar de ce que d’autres pays ont expérimenté avec les enseignements à la carte, l’offre de formation se rabougrit. Le recul de l’offre de formation s’accélère sous l’effet de la pénurie de moyens. Souvenons-nous des discours officiels sur le renforcement de l’enseignement des sciences et des mathématiques ! Or, de moins en moins d’élèves étudient ces matières. Ainsi, dans les académies de Limoges, Rennes et Bordeaux, c’est 5 à 6 % d’élèves en moins en spécialité maths en Première par rapport à 2019. La physique-chimie et les SVT accusent aussi un net repli,tandis que les sciences de l’ingénieur (SI) poursuivent leur chute. La réforme devait permettre de réduire les inégalités genrées, mais, dans les faits, les filles choisissent encore moins les parcours scientifiques qu’avant. L’offre de formation se resserre sur quelques matières et toutes les autres,options et spécialités, sont progressivement effacées. Les LCA, les enseignements artistiques, les langues vivantes et régionales (sauf l’anglais),les options technologiques en Seconde : tout est en voie de disparition. La liberté de choix conjuguée à la pénurie de moyens et aux suppressions de postes a tué le choix !

Il suffit !

Le lycée Blanquer, c’est donc moins d’enseignements avec une formation atomisée en parcours individuels sans cohérence et des emplois du temps éclatés pour tous. Alors que la crise sanitaire imposerait la réduction des effectifs et du brassage, ces précautions sont sacrifiées sur l’autel de la mise en œuvre des réformes du lycée et du bac « quoiqu’il en coûte ». Le SNES-FSU a beau avoir demandé une organisation transitoire des examens et des aménagements de programmes, le ministère a balayé toutes les propositions d’un revers de main et veut même alourdir encore les prescriptions en inscrivant l’approfondissement de notions vues en Seconde au programme des épreuves anticipées de

Au mépris de la réalité, le ministre se contente de répondre aux inquiétudes en invoquant l’accompagnement personnalisé et les heures supplémentaires pendant que le président de la République fait la promotion des « cordées de la réussite ». Impossible pourtant de faire comme si la rentrée était normale. Le SNES-FSU revendique la remise à plat de ces réformes et dans l’immédiat appelle à la suppression de la première session des évaluations communes. Il demande aussi l’annulation des E3C pour les élèves qui seraient appelés à repasser la première session en Terminale !

Le bac fantôme ?
À ce jour, le calendrier des épreuves nationales de la session 2021 du bac est encore inconnu. Tout au plus sait-on que les épreuves de spécialité auront bien lieu mi-mars, auxquelles s’ajouteront en juin le grand oral et la philo, sans plus de précisions concernant les modalités d’organisation et de correction. Sur le site officiel du ministère, il n’y a toujours aucun sujet 0 et la banque nationale de sujets, désormais publique, reste désespérément vide pour les évaluations communes du troisième trimestre de Terminale. Comment préparer correctement à l’examen avec tant d’inconnues ?

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