Comme tous les ans, le premier sujet du DNB concerne Pondichéry.
Le contenu des sujets a suscité de violentes réactions parmi les enseignants.

Le sujet de DNB de Pondichéry inquiète les
professeurs enseignant en classe de Troisième.
En effet, le format inchangé (fait de cases
lignées prédélimitées ne laissant guère le champ
libre à la rédaction), et le questionnement éparpillé
et sans cohérence sur l’ensemble des
programmes du collège nécessitant une mémorisation
pantagruélique de faits et dates, sont
maintenus malgré le tollé provoqué par l’expérience
de l’an passé.

En histoire, le plan d’Auschwitz-Birkenau, support
de l’étude de document, est obsolète au regard
des avancées de la recherche. Le questionnement
conduit les élèves à faire des amalgames
entre génocide des juifs et génocide des tziganes,
entre logique concentrationnaire et
logique d’extermination.

À imposer dans les programmes un zapping sur
des notions aussi controversées que la guerre
d’anéantissement on risque d’aboutir à un relativisme
mettant sur le même plan toutes les violences
de masse, risque que confirme ce sujet
d’examen.

En géographie, le questionnement oriente les
réponses des candidats vers des couplets cocardiers
sur la grandeur de la France (« citez un
exemple qui montre que la France est une puissance
au rayonnement politique et culturel mondiale
») ou des descriptions angéliques des politiques
de l’Union européenne.

ESPRIT CRITIQUE ES-TU LÀ ?

Enfin, l’épreuve d’éducation civique invite à une
adhésion à un discours politique, qui vise à justifier l’intervention de l’armée française : « comment
l’armée intervient-elle pour protéger les populations
françaises au Mali et en France ? ». Aucune
autre question ne sollicite la moindre distance
critique. Quel est donc le type de citoyenneté visé
par un tel questionnement sur document ? A-ton
abandonné toute ambition de posture critique
au prétexte que cela serait trop difficile
pour les élèves ?

Même si l’on peut espérer que ces sujets ne préfigurent
pas les épreuves nationales, ils rappellent
à quel point le format de cette épreuve est
inepte et pénalise les candidats, tandis que les
enseignants d’histoire géographie se demandent
quel est le sens de leur travail.

Véronique Servat et Alice Cardoso,
contenus.secretariat@snes.edu

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