Imaginez une classe virtuelle, dans laquelle l’individualisation du suivi des élèves est poussée à un tel point qu’ils puissent s’absenter pour des stages, en nombre variable et chacun à des dates différentes. En l’état actuel du projet, susceptible d’être modifié sur ce point à la demande du SNES-FSU, les enseignements y seront annualisés : soit les élèves entrent et sortent anarchiquement de la « classe » pour d’autres activités (stages professionnels, immersions en lycée ou CFA) et le professeur doit leur rendre visite en plus de ses heures de cours, soit l’organisation locale prévoit que les périodes de stage sont identiques pour tous et les professeurs devront rattraper les heures hebdomadaires manquées.

En marche pour l’apprentissage : mais pour qui ?

Le ministère précise que cette nouvelle structure ne traitera pas les problèmes de décrochage ou de grande difficulté scolaire, ce qui était l’objectif originel des DIMA et Troisième DP6. Quid des décrocheurs ? Les Troisièmes « prépa-pro », devenues sélectives ont déjà bien dévoyé ce dispositif. La « prépa-métiers » sera donc destinée à des élèves, certes en difficulté mais qui pourraient poursuivre leur scolarité au collège avec de l’aide. Comment comprendre alors que leur grille horaire diffère de la Troisième générale ? Moins d’histoire-géographie, EMC, d’enseignements scientifiques et technologie, d’enseignements artistiques globalisés alors qu’ils doivent pouvoir se présenter au DNB général si tel est leur choix. Une « consolidation » horaire est prévue en français et mathématiques… sans doute un reflet de ce que le ministère appelle « les savoirs fondamentaux ».

Le CSE a déjà dit non !

Le SNES-FSU votera contre l’arrêté organisant le fonctionnement de la Troisième « prépa-métiers », au Conseil supérieur de l’éducation (CSE), consultatif, qui s’est déjà opposé au décret permettant cette création.

Le SNES-FSU demande un véritable projet de lutte contre le décrochage scolaire plutôt que ce dispositif réduisant l’accès à la culture commune et favorisant la sortie précoce d’élèves du système scolaire via l’apprentissage, et qui participe au démantèlement du lycée professionnel.

Dernière minute:
Le CSE a majoritairement rejeté cet arrêté lors de la session du 11 mars 2019.
Le terme « annualisé » a disparu de la grille horaire de l’annexe mais ce terme demeure dnas le corps du texte.

article du SNUEP-FSU sur le sujet

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