Cette dérive n’est malheureusement pas nouvelle.[2]

En effet, l’orientation est un marché très lucratif ! Une kyrielle de « coachs » qui, pour la très grande majorité, sont sans qualification spécifique ni sur les parcours de formation  ni sur la psychologie de l’adolescence, s’autoproclament compétent·es et prétendent pouvoir conseiller les élèves.

Or, aider un·e élève à préciser des intérêts et se projeter dans l’avenir ne se réduit pas à informer et faire passer certains questionnaires d’intérêts professionnels, dont la fiabilité est contestée scientifiquement. Pourtant, ce sont les offres de  la très grande majorité des coachs grassement payé·es par des familles stressées par l’orientation et Parcoursup. 

Être psychologues dans l’École, et notamment auprès d’adolescent·es, est une posture qui s’appuie sur une connaissance des processus du développement psychologique et des problématiques personnelles, familiales, scolaires, sociales, etc., qui peuvent impacter la capacité à se projeter dans l’avenir, à s’autoriser à poursuivre ou non, telles ou telles études et à prendre des décisions.

Ce ne sont pas les résultats d’un questionnaire ou d’un bilan de  compétences à s’orienter, qui risquent plutôt de l’enfermer dans une image figée de lui ou d’elle-même et de lui faire opter pour le probable au lieu du possible.

Les Psychologues de l’Éducation nationale du second degré sont bien des psychologues à part entière, comme leurs collègues psychologues du travail, du secteur social ou de la PJJ. Contrairement à ce que certaines voix voudraient imposer, tous les psychologues ne relèvent pas tous du secteur de la santé et du soin.

Si les familles, parfois même en situation financière précaire, font appel au privé, c’est bien parce le nombre de PsyEN est très insuffisant et ce, depuis de trop nombreuses années : en moyenne 1 PsyEN pour 1 600 élèves avec 2 à 3 établissements en charge.

Sans recrutement à grande échelle et à la hauteur des besoins, que le MENJ s’évertue à refuser, sans valorisation des CIO et arrêts de leur fermeture, comment alors répondre aux demandes nombreuses des jeunes et des familles?


[1] « Parcoursup : face à l’angoisse des élèves, le marché du coaching de l’orientation se développe », France 2  Journal de 20h du 19/12/23

[2] En 2011, lors de l’émission envoyé spécial, les journalistes avaient choisi de filmer à charge en caméras cachées dans des CIO parisiens, en se faisant passer pour un consultant. Il s’agissait déjà de montrer sans aucune déontologie, combien la régionalisation serait plus moderne et plus efficace !


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