Absence de bilan

Tout d’abord il faut souligner l’absence totale de bilan des programmes actuels comme de leur réalisation. Le SNES-FSU a fait, l’an dernier, une enquête auprès des collègues pour savoir ce qu’ils pensaient des programmes en vigueur et de la manière dont ils arrivaient ou non à les traiter. Tout montre que beaucoup d’élèves ne parviennent pas, en fin de Première, à réaliser correctement les exercices de l’EAF. La diversité des conditions d’enseignement (dédoublements ou non, AP ou pas, accès très variable aux ressources culturelles et artistiques…) empêche un exercice vraiment égalitaire des disciplines « français » et « littérature » sur tout le territoire. La faible attractivité de la série L est un autre constat d’échec du lycée Chatel, lequel avait aussi largement fragilisé les options dont LCA.

Le lycée de la confusion

La suppression des séries générales, présentée comme la grande innovation du lycée Blanquer, entraine surtout une grande confusion, d’abord celle des choix d’orientation par les élèves et les familles, puisque l’accompagnement promis est en réalité très insuffisant. Les inégalités socio-culturelles vont jouer à plein… Mais la confusion sera aussi majeure pour la mise en place des nouveaux enseignements, pour les emplois du temps, pour le rôle des professeurs principaux et le suivi des élèves. En effet, le large choix de « triplettes » de spécialités obligera à une dispersion des élèves dans un nombre important de groupes différents d’une discipline à l’autre. Le français, qui fait partie du tronc commun, pourra être une discipline « fédératrice », pivot de la classe et les collègues de français risquent d’être très sollicités pour être professeurs principaux. Mais tout cela se paie au prix fort : des groupes de 35 en français et sans dédoublement dans de nombreux établissements.

Perte du lien collège-lycée

Répondant au dogme du bac-3/bac+3, cette réforme oublie totalement la liaison collège-lycée et les programmes de français en témoignent. Le SNES-FSU n’a eu de cesse d’intervenir auprès du CSP et de la DGESCO pour demander une meilleure liaison 3ème-2de dans les programmes… en vain. Mais on comprend la raison idéologique de ce refus : il s’agit bien, comme nous le dénoncions au moment de la réforme du collège, de séparer les jeunes en deux camps : ceux qui arrêtent l’école à 15 ans (en 3ème) et partent en apprentissage et ceux qui poursuivent leurs études au lycée puis en licence. On voit bien les économies d’échelle qui seront réalisées mais aussi la volonté de ségrégation scolaire et sociale.

A tout cela s’ajoute un calendrier de réforme complètement fou. Inutile de détailler !

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