« 50 % des élèves sortent du carcan des séries »… Ou pas ? Au 2ème trimestre, les « triplettes » choisies par les élèves de 2nde faisaient apparaître, sous une diversité artificielle, une inertie certaine des séries actuelles du lycée (ce qui est sans doute une bonne nouvelle), mais aussi une permanence des hiérarchies qui structurent le lycée (ce qui n’est pas une bonne nouvelle). Ainsi, deux tiers des élèves se concentrent sur un quart des « triplettes » demandées, ce petit nombre de combinaisons reproduisant massivement les actuelles séries ES, L et (surtout) S. Ces tendances ont-elles des chances d’évoluer à moyen terme ? L’exemple britannique, qu’on trouvera dans la note en ligne ci-dessous, laisse dubitatif. Diversité des parcours… ou pas? La géométrie variable. A court terme, il est probable que les pressions de l’administration, et les « contraintes d’organisation » des lycées, aient un effet très fort sur les vœux des élèves de 2nde, comme les premières remontées des lycées le laissent penser. Dans tel lycée, par exemple, on découvre déjà que certaines spécialités pourtant affichées seraient sacrifiées sur l’autel de la pénurie de moyens, les combinaisons concernées ne regroupant que trop peu d’élèves ; dans tel autre on restreint les possibilités de combinaisons à un répertoire imposé d’une dizaine et ailleurs, on les élargit à la trentaine. Parfois même, on avertit qu’il faut hiérarchiser les vœux, l’ordre devenant déterminant dans la formation des groupes… et le chef d’établissement ayant « la main » pour décider du « libre choix » des élèves. Malheur à celui qui n’est pas inscrit au bon endroit ! Pourra-t-il changer d’établissement ? Rien n’est moins sûr car c’est en fonction des places disponibles et au risque de se trouver dans un lycée très éloigné, « sans possibilité de retour », va jusqu’à affirmer un proviseur de Chelles dans une note aux parents. Petits arrangements avec la règlementation On avertit parfois de l’incompatibilité de certains assemblages ou au contraire, on les impose. « Au vu des compétences nécessaires et des effectifs prévisionnels, les spécialités physique-chimie et NSI ne pourront être proposées sans mathématiques » est-il précisé dans un courrier d’un proviseur aux parents. Dans de nombreux lycées, il est aussi demandé aux élèves de conserver 4 voeux et de les hiérarchiser dans le but de laisser une marge de manoeuvre au chef d’établissement et au conseil de classe dans la constitution des groupes de spécialités de Première et parfois même d’anticiper le choix de l’abandon d’un enseignement pour la Terminale. Rappelons ici que ce n’est pas réglementaire car les notes de service d’octobre puis de mars dernier précisent les conditions du choix des spécialités qui doivent être laissées entièrement à la main des élèves et de leur famille à partir du moment où il y a passage dans la voie générale. Comment maintenir la diversité de l’offre de formation? Par ailleurs, le cumul de deux spécialités linguistiques est considéré partout comme interdit mais on découvre c’est parfois possible ! Grâce à la mobilisation locale des enseignants, le SNES-FSU a en effet pu obtenir la mise en œuvre d’une expérimentation pour trois ans dans l’académie de Rennes, autorisant le cumul de spécialités linguistiques étrangères et régionales. Une chose est certaine, donc, le champ des possibles est à géométrie variable… Et se réduit. Que penser d’une réforme où le local dicte des règles inventées au gré des besoins et du rapport de force, sinon qu’il est urgent de l’abandonner?

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